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LA VOIE "ROYAL"
6 avril 2006

Dans l'Express....d'aujourd'hui..!!!

 

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"PS Tout sauf Ségolène"

par Elise Karlin

Les rivaux de la présidente de Poitou-Charentes commencent à fourbir leurs armes

Royal sujet

Télévision, presse, édition: la présidentiable socialiste est omniprésente Cette semaine, vous devrez être sourd ou aveugle pour l'éviter. Sauf imprévu lié au CPE, le 6 avril, vous l'entendrez au journal de 20 Heures
sur TF 1, passage obligé des stars de l'actualité. Adoubée par une interview avec Patrick Poivre d'Arvor, Ségolène Royal devient enfin dans les médias l'égal(e) de ses concurrents socialistes à la candidature. Le
matin, vous l'aurez aperçue, vous souriant dans la rue, en couverture du Nouvel Observateur : l'hebdomadaire la met en scène à travers une discussion avec plusieurs intellectuels français, dont Régis Debray ou Nicolas Baverez. Une réponse de la bergère à des bergers, acariâtres sûrement, qui mettent en doute la quintessence de sa pensée philosophique. Vous la préférez en people, tailleur clair et souliers fins ? Qu'à cela ne tienne, jetez-vous sur Paris Match, qui lui consacre un long reportage, Ségolène jour après jour, sa vie, son oeuvre, ses clichés du quotidien. A moins que vous ne préfériez VSD, qui l'habille en présidente... Vous êtes encore sur votre faim ? Hasard, coïncidence, destin, elle fait aussi l'événement littéraire: dans La Madone et le Culbuto, qui paraît le 5 avril chez Fayard, deux journalistes, Marie-Eve
Malouines et Carl Meeus, s'intéressent de près au fonctionnement politique du couple qu'elle forme avec François Hollande. La Une du Point, ça tombe bien.

Elle est partout à la fois. Même Jack Lang, l'un des plus doués pour exister, n'a pas ce don d'ubiquité. En quelques semaines, digne disciple d'Audiard, Ségolène Royal les a tous «éparpillés, façon puzzle»: Dominique Strauss-Kahn, égaré le 12 mars dans un restaurant, petit coin d'Asie à Paris; Laurent Fabius, posé à Créteil pour un meeting sans surprise ; François Hollande, étoile pâle dans l'ombre de sa compagne ; jusqu'à Lionel Jospin, vestige d'un monde ancien. A l'apogée de sa popularité, elle jouit encore d'une totale impunité au Parti socialiste, mais les langues, prudemment, commencent à se délier.

Coups médiatiques ou résultats concrets

Le 11 mars, au troisième sous-sol de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Huchon discute avec ses amis du conseil national. Le président de la région Ile-de-France les invite à s'intéresser aux résultats concrets
de son homologue de Poitou-Charentes: elle a l'art de la communication, possède- t-elle vraiment celui de l'action ? Un peu plus tard, Bertrand Delanoë pointe les contradictions des engagements de la députée, qui
fait l'éloge du social-libéral Tony Blair, mais annonce dans sa région la suppression des subventions aux entreprises qui appliqueront le CPE. De son côté, tandis qu'il interdit à ses amis la moindre critique
personnelle, Laurent Fabius prépare la campagne interne. Convaincu que Ségolène Royal ne tiendra pas la distance, empêchée par ses lacunes sur le fond des dossiers. Les proches de DSK, eux aussi, attendent leur heure sous des dehors polis: ils assurent qu'ils ont tout à gagner à une confrontation et ont déjà formulé une requête devant la commission  chargée d'organiser la primaire afin que tous les candidats à la candidature soient contraints de débattre devant les militants. Ensemble, les dirigeants socialistes dénoncent une campagne d'image ou d'opportunités, invoquent des «coups» et des facilités. Persuadés
qu'ils réussiront à l'attirer sur leur terrain, aucun ne paraît avoir pris la mesure de l'adversaire: «Il faudra que», «elle devra bien», «nous n'aurons qu'à», les formules se succèdent à l'envi. Mais pas les stratégies, loin d'être à la mesure de la guerre Ségolène Royal, ridiculisée par Philippe Douste-Blazy lors d'un 100 Minutes pour convaincre sur un dossier qu'elle n'avait pas souhaité défendre, a juré une fois pour toutes qu'on ne l'y reprendrait pas: plus question de se mesurer à l'ennemi, qu'il vienne de l'extérieur ou de l'intérieur du parti, sur un autre terrain que le sien. Chapeau bas à qui la sortira du bois - il aura conquis la moitié du chemin. Même si la seconde moitié restera toujours à gagner.

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