LE LIVRE DE S. ROYAL - Chapitre 1 - Le choix de Dominique
Dominique, membre de Désirs d'Avenir a choisi quelques extraits de ce chapitre :
Voilà encore une nouveauté dans l’approche du politique et des citoyens : un livre en ligne (& dans la presse). Le diagnostic est particulièrement intelligent et plein de bon sens.
Le style est un peu télégraphique mais le langage est clair et pas du tout démagogique. Ségolène ROYAL est une femme politique qui met tout en œuvre pour avoir la meilleure vision. Une présidente visionnaire : c’est la qualité essentielle pour diriger un pays.
Voici quelques extraits des 15 premières pages pour vous donner envie de le lire en ligne et d’en débattre.
« Globalement, les Français ne se sentent pas reconnus (importance de la reconnaissance mutuelle) et sont de plus en plus nombreux à penser que les politiques sont déconnectés du terrain, impuissants face aux problèmes, incapables de décoder l’avenir. Paradoxe : on ne s’est jamais autant tracassé de l’opinion et les gens n’ont jamais eu autant le sentiment d’être si peu entendus »
« A traiter d’urgence : le sentiment d’abandon et de lâchage de plus en plus général. »
« La bonne nouvelle du référendum, en dépit de son résultat : la politique, chassée par la porte, revient par la fenêtre, par effraction. Le non ne signifie ni dépolitisation ni repli sur un nationalisme étroit mais espoir d’une construction (nationale et européenne) plus généreuse, plus sociale, plus politique. »
« Les Français ont le sentiment exaspéré que leurs potentialités ne sont pas valorisées par des gouvernants qui les empêchent de se projeter. Les dirigeants, de leur côté, s’exonèrent est estimant que les Français, décidément, ne sont pas à la hauteur des enjeux. D’où divorce, déclinisme, déprime et autres « dé ». C’est parce que la politique est en crise que l’humeur des Français est la plus noire d’Europe »
« La société hyper-individualisée n’est pas l’ennemie des causes collectives, à condition que la cause soit crédible et que l’articulation – du particulier au général, du singulier au commun – soit repensée et le lien renoué. Sinon, ils ont bien d’autres choses à faire. »
« Entendre la légitimité d’un désir de repères, d’ordre juste, de protections équilibrées et le refus d’une adaptation à sens unique qui condamne à tout subir sans piper mot. »
« L’urgence : montrer que l’impuissance n’est pas une fatalité. »
« Affaiblissement de la perception du clivage Droite-Gauche. : le refonder sur des critères faisant sens. »
« La maltraitance du consommateur fait écho à la maltraitance du citoyen : importance du sentiment d’impuissance de l’usager face à des monopoles publics ou privés autarciques, indolents, du client confronté à des pratiques commerciales face auxquelles il se sent désarmé voire carrément abandonné. »
« La droite instrumente les peurs (cf. « société de la peur », déclinistes, discours-catastrophe préparant au remède de cheval ultra-libéral) et joue la carte de la fragmentation clientéliste voire communautariste.
La gauche doit porter une vision de la société comme totalité solidaire, garante des choix individuels et de l’effectivité de droits égaux, en proposant un avenir qui soit autre chose qu’un futur de survie (Marc Guillaume) ; à elle de reprendre l’initiative de la définition de nouvelles lignes de partage, à elle de rassurer et de réconcilier pour tirer le pays vers le haut. »
« Des citoyens paradoxaux dans une France qui se cherche :
mutants et pas moutons,
exigeants donc stimulants pour les responsables politiques. »
« Le pouvoir assumé dans la sérénité, la responsabilité, la fermeté quand il le faut, et le partage car les citoyens ne supportent plus d’être le tiers exclu d’une histoire qui est la leur et apportent beaucoup à l’efficacité de l’action publique. Importance des repères et de la politique par la preuve. Juste autorité. »