Un mariage avec Hollande pas d'actualité, dit Ségolène Royal

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal a invoqué samedi le droit à  la protection de sa vie privée en refusant de répondre directement à  des questions sur les rumeurs de mariage avec son compagnon François Hollande, Premier secrétaire du Parti socialiste.

Selon la "présidentiable" socialiste préférée des sondages, un tel projet "n'est pas d'actualité".

"Je crois que les choses doivent être prises avec humour, avec légèreté", a-t-elle expliqué à  son arrivée à  la convention nationale du PS qui doit entériner le projet pour 2007, à  Paris.

Même son de cloche dans l'entourage de François Hollande, où l'on dément tout mariage estival.

En visite la semaine dernière en Poitou-Charentes, le président de la Polynésie française, Oscar Temaru, a invité François Hollande et Ségolène Royal à  venir convoler dans sa mairie de Faa.

"C'est très gentil, c'est très romantique, mais ça n'est pas d'actualité et surtout ça concerne essentiellement la famille, notre famille, et ça lui appartient", a expliqué Ségolène Royal, à  l'entrée de la salle de La Mutualité.

"Cela ne vous regarde pas, c'est privé", a-t-elle répondu à  un journaliste qui l'interrogeait plus précisément sur une éventuelle cérémonie civile au coeur de l'été.

Avant de se radoucir. "Je comprends très bien que ce soit intéressant, intrigant. C'est une situation qui n'est pas banale, mais il faut tenir bon sur la pudeur personnelle, la protection de ses enfants, de leur vie, et vraiment la protection de la famille", a-t-elle dit.

François Hollande et Ségolène Royal, qui se sont rencontrés il y a plus de 25 ans, ont quatre enfants. Dans un entretien publié récemment par le magazine homosexuel Têtu, la présidente de Poitou-Charentes s'amusait de ce que les couples de même sexe revendiquent le droit au mariage, "une institution bourgeoise".

POLITIQUE OU AMOUR ?

La rumeur d'un mariage entre le chef du PS et la favorite des sondages s'est répandue vendredi dans les rédactions, après un commentaire sibyllin de Ségolène Royal publié par plusieurs journaux.

A leur arrivée à  La Mutualité, les dirigeants socialistes, qui peinent à  mobiliser l'opinion sur leur projet en pleine compétition présidentielle interne, oscillaient entre haussements d'épaules et agacement.

Pas de message politique, "un simple message d'amour", a estimé Jean-Christophe Cambadélis, bras droit de Dominique Strauss-Kahn, candidat à  l'investiture présidentielle.

C'est leur vie, pas la nôtre, occupons-nous du fond, répond en substance un Henri Emmanuelli très en verve et arborant une chemise d'un rose éclatant.

Interrogé sur le sujet, Laurent Fabius, de retour d'un voyage de quelques jours en Afrique, a écarté les micros.

"Depuis quelque temps, je me disais qu'on était dans une campagne inédite, mais là , c'est vraiment n'importe quoi", s'énerve un secrétaire national que cette irruption de la vie privée dans la campagne socialiste fait penser à  un autre candidat, Nicolas Sarkozy.