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LA VOIE "ROYAL"
12 septembre 2006

Ségolène Royal, déjà investie par ses camarades... italiens

royal060109

La postulante PS

à l'Elysée soigne son image internationale à la fête de «L'Unità».

Par Eric JOZSEF

QUOTIDIEN : Mardi 12 septembre 2006 - 06:00

Pesaro envoyé spécial

Pratiquement la seule personnalité étrangère avec le président des socialistes au Parlement de Strasbourg, l'Allemand Martin Schultz. Mais surtout l'unique représentante du PS français. Du côté de la rue de Solférino, Ségolène Royal a en effet été la seule à recevoir son carton d'invitation à la fête annuelle de L'Unità, organisée par les Démocrates de gauche (DS) à Pesaro, sur

la côte Adriatique.

«Pourquoi elle ? C'est une importante personnalité politique française, un point c'est tout», a cherché à minimiser le numéro 1 du principal parti de la majorité de centre gauche italienne, Piero Fassino, tout en souhaitant que son cadeau de bienvenue (une petite statue de Giacomo Rossini, l'enfant du pays) finisse sur le «principal bureau de France».

Porchetta et porcelaine. Lundi soir, la candidate à l'investiture socialiste pour la présidentielle, ravie de l'occasion qui lui était offerte d'épaissir sa stature internationale (elle sera également mercredi à Bruxelles et samedi à Madrid), s'est longuement promenée au milieu des stands de porchetta et de porcelaine locale après avoir pendant plus d'une heure rodé son discours au cours d'un débat public sous le grand chapiteau de la fête.

Devant plus d'un millier de personnes, dans un strict tailleur blanc rayé, la présidente de

la région Poitou-Charentes

n'a pas raté l'occasion de revenir sur l'incident avec Nolwenn Yven, la militante des Jeunes socialistes, dimanche à Quimperlé. Devant un auditoire attentif et très largement conquis à une «candidature féminine», elle a déroulé son argumentaire sur la nécessaire unité de la gauche, en «prenant exemple sur l'Italie».

Mais Ségolène Royal ne s'est pratiquement pas écartée de ses thèmes traditionnels (même un 11 septembre) : éducation, lutte contre la précarité, sécurité, démocratie participative, amiante, cancer du sein... Elle a précisé au passage que, pour les jeunes délinquants, «toute solution est meilleure que la réclusion». Revenant sur ses déclarations sur «l'encadrement militaire», elle a expliqué avoir «voulu dire qu'il vaut mieux travailler sur un chantier humanitaire encadré par l'armée que de finir en prison».

«Quelle différence avec les politiciens italiens !, s'enthousiasme la sympathisante des DS Manuela Balducci. Elle parle de questions concrètes. Nos dirigeants ne descendent jamais à ce niveau de problèmes quotidiens. Toutes les femmes du parti

la soutiennent.» A Pesaro

aussi, le style et les propos de «la Royal» séduisent les militants, qui comprennent mal les «résistances du PS» français. «Elle peut enfoncer une brèche dans le socialisme européen», lancent en choeur Rita et Maria Pia. «Si elle passe, on pourra enfin parler d'un socialisme dans son acceptation féminine.»

Cacochymes. En retrait, Melchiore Redolfi, secrétaire des DS de Trente, la cinquantaine, ne veut pas non plus entendre parler d'autres candidats : «Jospin, Fabius ? Il faut du renouveau : si elle est élue, cela va bouleverser le rôle de la femme dans la politique européenne.» Alors que les subtilités des batailles internes au PS n'ont pas franchi les Alpes, «la candidate» est assez largement soutenue pour son image de renouveau. D'autant que le pays est encore peuplé de dirigeants cacochymes. «Sa désignation aurait un effet de modernisation extrêmement positif pour nous», assure Michaela Baionim, jeune militante de 23 ans. Même si, hormis Piero Fassino, la plupart des dirigeants des DS n'avaient pas fait hier le déplacement à Pesaro. Ce matin, Ségolène Royal doit rencontrer le chef du gouvernement, Romano Prodi.

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