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LA VOIE "ROYAL"
17 janvier 2007

Compte-rendu du débat sur l'Education, la formation, le pacte avec le jeunesse

Débat sur l’éducation, la formation, le pacte avec la jeunesse.

Vendredi 12 janvier 2007 – Carros

Exposé introductif : Hervé DUPONT

L’éducation doit être au cœur de notre projet de société. Comme le dit Ségolène Royal, « l’éducation au cœur de tout, encore l’éducation, toujours l’éducation ».

L’Education Nationale doit redevenir la première priorité budgétaire.

Ségolène Royal : « Aujourd’hui, c’est le pacte social qui est rompu quand un jeune se retrouve au chômage malgré sa réussite scolaire ».

Le constat principal qui se dégage est l’incapacité à mettre en place une véritable égalité des chances. Les inégalités s’aggravent dans notre système social et dans notre système scolaire. Il faut rechercher l’égalité réelle dans un projet éducatif global où le citoyen va être amené à se former tout au long de la vie. L’éducation ne peut se cantonner au seul temps scolaire mais doit exister tout au long de la vie.

Les questions qui se posent à propos de l’offre scolaire :

- Faut-il étendre le service public ? Oui, avec un véritable service public de la petite enfance pour prévenir l’échec scolaire ultérieur.

- Dans l’égalité ou la recherche d’égalité, quel est le rôle des ZEP, quelle est la fonction de la carte scolaire ?

- De quelle égalité peut-on parler quand 150 000 jeunes quittent le milieu scolaire sans qualification ?

Il faut développer davantage l’apprentissage dans la vie scolaire et assurer aux jeunes en formation qu’ils auront autre chose qu’une vie précaire à la fin de leur formation.

Comme le disait Michelet : « Combien l’éducation durera-t’elle ? Juste autant que la vie. »

Dominique COHEN, adjointe au maire de Carros, chargée de l’enfance et de l’éducation : Face à l’échec scolaire, il faut mettre en place des actions vis-à-vis des parents. Trop souvent, ils ne sont pas partie prenante dans l’éducation de leurs enfants. Ils ne s’impliquent pas dans leur scolarité. Il faut développer des relais et des médiations avec les parents.

Michel, Saint Laurent du Var, ancien enseignant, ancien chef d’établissement de LEP : C’est une chance de retrouver à travers ces débats participatifs, l’agora des Grecs. L’enseignement c’est d’abord d’apprendre à aimer la raison.

Les jeunes, à travers leur lutte contre le CPE, ont montré leur attachement à certaines valeurs et à la solidarité.

Il y a beaucoup de choses positives dans notre système éducatif, et en particulier la validité des diplômes partout en France. Ce qui est décourageant, c’est le nombre de modifications dans les programmes.

Jérôme, directeur de centre de formation : L’Accord National Interprofessionnel de 2004 ne marche pas. Actuellement 130 000 contrats de formation professionnelle en cours contre 200 000 en 1999-2000. Les organismes de formation n’ont pas assez de financements.

On constate une dérive des CFA vers les métiers du tertiaire. Il y a beaucoup d’argent collecté mais il est redistribué aux formations de branches. Or il faudrait pouvoir mettre en place des formations transversales diplômantes, car les jeunes d’aujourd’hui vont être amenés à changer plusieurs fois de métier au cours de leur vie. Il faut financer des contrats de pré-qualification qui permettent aux jeunes de prendre le temps de choisir un métier.

Ce sont toujours les plus désocialisés et les plus bas dans l’échelle sociale qui sont laissés pour compte et qui finissent sans diplôme.

Lucien, professeur, MRC : L’instruction c’est donner des savoirs. Le socle minimum de compétences ce n’est pas pareil que le socle minimum de savoirs. Il faut réinstaller la notion de qualité dans l’enseignement et réhabiliter les principes républicains. Le centralisme de notre système éducatif permet que l’école donne des contenus identiques sur tout le territoire.

Jean-François, instituteur à la retraite : Il faut refaire de l’éducation de la jeunesse la première priorité de l’Etat. Il faut permettre l’épanouissement des enfants, des ados, des jeunes en les replaçant au centre du système. 80% des enseignants sont des gens impliqués, motivés, sérieux et qui aiment leur métier. Mais le système est grippé par l’administration et la technocratie, la multiplicité des textes, circulaires et directives, et l’instabilité des programmes. 5 propositions :

.mettre en œuvre une ambitieuse politique de simplification administrative

. toiletter les multitudes de circulaires et directives

. instaurer un pacte de stabilité pédagogique

. permettre une réelle mobilité et une réelle reconversion des enseignants

. favoriser l’autonomie, la responsabilité et l’initiative des enseignants

Hervé II, MJS, chercheur CNRS : Qu’est ce qui produit les connaissances ? C’est

la recherche. Qui

forme les enseignants ? C’est l’université. L’université doit être le lien où se font toutes les formations. La spécificité de l’université où les enseignants sont chercheurs est constitutive d’un enseignement de qualité. Il faut arrêter la dichotomie grandes écoles / université et tout fondre dans l’université.

Le gouvernement actuel a la volonté de faire disparaître les grands organismes de recherche et d’attribuer les crédits de recherche sur projets, mais il est nécessaire de développer aussi des connaissances qui n’ont pas d’application immédiate.

Etienne, association ISI, Cagnes-Vence : ISI est une association qui aide les gens qui ont des multiproblèmes. A ce titre, elle a mis en place des programmes de soutien scolaire et de soutien parental. Elle assure aussi la prise en charge des jeunes de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire sans le minimum qui leur permette d’intégrer un emploi ou une formation à travers le programme ETAPS (espace territorial d’accès aux premiers savoirs) financé par la Région.

Notre système éducatif à l’origine a été mis en place pour former des élites et cette origine imprègne toujours le système et l’on consacre la majeure partie des financements pour les filières les plus prestigieuses, grandes écoles.... Le message prioritaire devrait être : il faut consacrer plus de temps à ceux qui sont le plus en difficulté.

Fabrice, universitaire : Les crédits consacrés à l’université sont dérisoires. Un étudiant coûte en moyenne 6 à 7 000 € par an contre 11 000 € pour un élève en BTS. A Nice, par exemple, les locaux sont honteux, nous n’avons pas de lieu pour accueillir les professeurs étrangers.


Guy, enseignant retraité : Il faut des compétences pour transmettre des savoirs et des connaissances. La connaissance ce n’est pas une fin en soi, ça sert à être capable de faire quelque chose. On aurait moins d’échecs si on disait davantage aux jeunes à quoi sert la connaissance et quelles compétences on leur donne.

Thibaud, MJS : Le meilleur ascenseur social c’est encore le diplôme, c’est ce qui permet d’avoir un emploi durable. Actuellement, le système reproduit les inégalités : des conditions socio-économiques faibles rendent l’accession au diplôme difficile.

Il faudrait également éveiller les jeunes à l’esprit critique et à la politique et arrêter la transmission de savoir imposée de façon dogmatique.

Paul, consultant Azur Education Environnement :

Il faut inscrire le rôle fondamental de l’enseignant dans le programme de Ségolène Royal et cesser de casser les enseignants. Il faut renforcer la reconnaissance des enseignants.

Il faut faire référence à l’environnement dans tous les enseignements de base.

Pierre, instituteur : L’école de Jules Ferry a montré ses limites. L’école de l’égalité des chances est devenue l’école de la reproduction sociale des élites. Il faut recruter des jeunes enseignants issus de l’immigration.

Lucien, PS : L’éducation ne relève pas uniquement de l’Education Nationale. Pour exemple, les jeunes handicapés, ceux qui ont eu affaire avec la justice, les jeunes en difficulté, dont l’éducation dépend d’associations sous la tutelle de différents ministères, solidarité, intérieur, justice… En 1981, on avait pensé à un grand ministère de la jeunesse qui regrouperait toutes ces tutelles et compétences. Mais actuellement, ce sont des associations qui assurent le travail éducatif.

Yann, PS : Est-ce qu’on ne demande pas trop à l’Education Nationale ? Est-ce que c’est son rôle de s’occuper de la misère, des conditions sociales, de la violence ? Ces difficultés sont parfois insurmontables pour les enseignants. Il faudrait plus de moyens aux travailleurs sociaux.

Le principal objectif de la droite, c’est de démonter le système de l’Education Nationale gratuite. On doit être fiers de notre école, de notre système éducatif.

Nathalie, Saint-Laurent : 1ère proposition, basée sur le sondage SOFRES (ce que les français pensent de l’école), 63% des parents souhaiteraient que les enfants aient un ordinateur personnel à

la maison. Il

faut équiper les familles pour que tous les enfants aient accès à l’informatique.

2ème proposition : il faut mettre en place pour les étudiants une allocation d’autonomie ou un patrimoine de départ. Si ce n’est pas possible, revenir au système antérieur où les boursiers pouvaient avoir des postes de aître d’externat ou d’internat.

Patrick Allemand, Premier Secrétaire Fédéral : Le débat s’est centré ce soir sur le rôle de l’enseignant dans le système mais revenons quelques instants sur ce que les français pensent de leur système éducatif : il est mieux qu’il y a 50 ans, mais il est moins bien qu’il y a 20 ans.

Nous avons besoin de savoir ce que vous, professionnels, vous pensez des ZEP. Actuellement, les ZEP ne permettent plus l’intégration des enfants. Quelles améliorations peut-on mettre en place ? Un 2ème adulte dans les classes, pas forcément enseignant, plus d’infirmières, plus de psychologues ? Faut-il envoyer en ZEP des gens expérimentés, plutôt que de jeunes enseignants ? Dans ces quartiers, l’école de la République recule, et donc la République recule.

FX, élu Carros : En France, les inégalités de salaire sont moindres face aux inégalités de capital. La famille est primordiale dans l’équation finale de l’éducation de l’enfant. Le système d’entraide scolaire mis en place à Carros a plus de dix ans. L’entraide scolaire est dispensée par des étudiants issus des mêmes milieux. Un tarif symbolique est payé par les parents, ce qui permet de les rencontrer en début d’année et de leur proposer un soutien parental.

Pourquoi est ce que ce n’est pas l’Education Nationale qui édite les bouquins scolaires ?

Pourquoi il n’y a pas de site internet de l’Education Nationale qui retranscrive les cours ?

Au moment de l’avènement de la TNT, pourquoi l’Etat ne s’est-il pas saisi de l’occasion pour faire une chaîne dédiée, avec des programmes utilisables par les enseignants ?

Guillaume, famille d’enseignants, parent d’élèves : Il faut remettre en cause le rythme scolaire avec des vacances moins longues et moins d’heures tout au long de l’année. Le système éducatif français est classé dans la moyenne des systèmes des pays occidentaux, qu’est ce qu’on fait pour remonter le niveau ?

Gaël, famille d’enseignants : A quoi ça sert d’aller à l’école si après on n’a pas de boulot ? Il faut repenser le système d’orientation et proposer aux jeunes des formations où il y a des emplois.

Michèle, enseignante retraitée : Les livres scolaires ne peuvent pas être édités par le ministère, on pourrait avoir des dérives de contenus. Sur le site du rectorat de nombreux cours sont en ligne.

Daniel, ancien formateur : il est important de mettre une priorité sur l’école avant le collège, car de nombreux enfants arrivent dans le secondaire sans avoir acquis les bases.

Annie, PS Nice rive gauche : Il faut réorienter le rôle de l’école qui doit permettre de faire des enfants de bons citoyens et pas seulement transmettre les savoirs.

Stéphane, éducateur PJJ : La pluridisciplinarité est indispensable mais il na faut pas mettre plusieurs enseignants dans la même classe. L’enseignement est souvent trop dogmatique et il serait bon de temps en temps que le prof soit au milieu de la classe comme dans les débats participatifs où tout le monde peut s’écouter et débattre.

Marc, parent d’élève : la carte scolaire peut-elle être aménagée et rester un moyen démocratique pour éviter la « ghettoïsation » ?

Jean, chef d’établissement : Il est urgent d’aménager la carte scolaire, sinon on va structurer à perpétuité des établissements difficiles et d’autres de bon niveau parce que dans un beau quartier. Avec ses problèmes sociaux, la violence, l’école d’aujourd’hui, est malade parce que la société est malade.

Le rythme scolaire en effet doit évoluer avec moins d’heures par jour, plus de jours par an.

Claude, PS, enseignant retraité : Il s’agit bien d’aménagement de la carte scolaire. Il est nécessaire de clarifier cette question dans les salles de profs, comme celle des 35 h dans les collèges. Il faut calmer ces inquiétudes rapidement.

Jean-Marie : On peut aussi utiliser la sectorisation en milieu scolaire et la possibilité de faire un internat peut être une solution pour certains jeunes en difficulté.

Brigitte, PS, DA : Une proposition concrète qui repose sur le succès des échanges d’étudiants, type Erasmus, succès tant dans l’apport universitaire, linguistique que dans l’ouverture d’esprit que cela apporte aux jeunes. On pourrait créer le même type de stages à l’étranger pour les jeunes qui sont en filière d’apprentissage. Comme ces filières sont plus courtes, prévoir des durées plus courtes de 2 ou 3 mois pour réaliser un projet à l’étranger, et pourquoi pas dans des pays en développement ce qui permettrait de mettre en place de nombreux microprojets de co-développement. Ces stages à l’étranger pourraient permettre aussi à ces jeunes qui ont parfois traversé des périodes d’échec scolaire, voire de désocialisation, de comparer leur pays à un autre, de véhiculer des valeurs françaises et d’acquérir aussi une certaine éducation citoyenne par l’expérience.

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Commentaires
C
Déjà soulevé mais j'insisterai un peu : le renforcement des équipes d'éducateurs de rue et de quartiers.<br /> Implication des parents dans la vie scolaire de leurs enfants, leur "responsabilisation", car trop souvent absents de la vie scolaire. La raison ? Le désabusement envers l'école et les diplômes. Le manque d'intégration des mères : langue française en cours d'acquisition, illettrisme etc...<br /> Mono parentalité.<br /> Cultures...<br /> <br /> pas d'ordinateur portable, cela inciterait trop au racket. Penser à des écrans plats car il ne faut pas oublier que la plupart des familles vivent dans un espace confiné.<br /> Outils multimédias, logiciels de base (graticiels) et surtout, prévoir un accompagnement explicatif des dangers inhérents à l'utilisation de l'ordinateur si Internet ou non (par exemple risque de crise d'épilepsie avec certains jeux ; les jeux, je pense seront inévitables...) <br /> je pense même qu'un suivi chez un ophtalmologue ne serait pas forcément inutile. Je connais des élèves dont la famille fait sourde oreille quand on leur parle lunettes... L'ordinateur peut fatiguer la vue.<br /> Penser à des outils comme le contrôle parental et des "nettoyeurs" comme adaware ou spybot (graticiels)<br /> Faire attention aux graticiels, derrière lesquels pourraient se "cacher" une secte...<br /> <br /> Quand je pense au temps où l'Education Nationale utilisait panda software... (bon, ok, pas un graticiel)<br /> <br /> Bon, c'est tout ce à quoi je pense ce soir.
H
Super ambiance au meeting de Ségolène à Toulon mercredi soir !<br /> <br /> Quelques photos visibles sur http://www.mjs06.org, d'autres sur http://www.nicemassena.org<br /> <br /> A mardi
P
Me semblent avoir été omises deux interventions dont la mienne sur l'équipement informatique des familles.. suggestion dangereuse car vite détournée par les enfants si cet usage n'est pas utilisé sous contrôle scolaire, outre le cout inoui qu'il entrainerait pour la Collectivité.(réponse à Nathalie de St Laurent)
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