MOI ou ... Rien !
C'est décidemment, une attitude hyper tendance chez certains responsables socialistes nationaux ou locaux, qui consiste à penser qu'au sein de leur formation politique, ce sera "MOI ou rien". Pis encore que "Moi, ou personne", qui supposerait que la vie continue après une éventuelle éviction, fut-ce-t-elle démocratique, de ces égos outrageusement hypertrophiés. Comment imaginer que quelqu'un d'autre puisse être choisi à leur place ?
Ainsi, ils ont souvent à l'égard de leurs électeurs, qu'ils soient militants ou citoyens, un certains mépris. "Puisqu'ils ne me reconnaissent pas comme le meilleur, ils auront ce qu'ils méritent : le pire". Ils auront donc des représentants à la hauteur de leur médiocrité.
Pourtant, il semblerait que ce constat, ne suffise pas à calmer leurs aigreurs. Ils ont besoin d'éructer toute leur haine, au travers de brulôts, pour les plus médiatiques d'entre eux, qui leur permettront au passage d'encaisser un bon pactole sur le dos de ceux sur lesquels ils déversent leur flot de haine et de rancoeur.
D'autres dont la notoriété ne dépasse pas les limites de leur petit territoire, usent de moyens plus modestes, mais néanmoins tout aussi destructeurs. Ils peuvent décider par exemple, de ne pas se soumettre au vote de ces militants socialistes lors d'une primaire. Militants socialistes qui, selon eux, ne représentent qu'eux-mêmes et auraient l'outrecuidance de leur "imposer" une primaire ! Ces militants socialistes, qui décidemment, sont si éloignés des préoccupations des citoyens... comme s'ils n'en étaient pas, ces militants qui ne font que des mauvais choix. Ils n'hésitents pas à jeter l'anathème sur ce Parti socialiste dans lequel plus personne ne se reconnait, cette machine vieillote aux rouages grippés, etc... Alors, forts de ces pitoyables constats, ils choisissent de s'en éloigner afin que leur "aura" ne soit pas éclaboussée par les errements indignes de tout appareil estampillé socialiste.
C'est ainsi qu'ils surfent avec délice sur une vague à la mode qui tend à dénigrer la capacité des socialistes à répondre aux attentes de nos concitoyens. Ils se répandent frénétiquement sur la supposée, et pour certains, espérée, agonie de ce vieux parti qui n'est plus à la hauteur de leur "grandeur".
Evidemment, le PS n'est certes pas très présentable en ce moment, ça nous sommes tous d'accord pour l'admettre, et nous en souffrons beaucoup. Mais est-ce une raison pour quitter le navire ? Est-ce ainsi que l'on traite un parti, ses militants, à qui l'on doit tant ? Que seraient ces gens là sans ce parti qu'ils ont choisi aujourd'hui de déstabiliser par leurs postures destructrices ?
Est-ce une raison pour accabler ceux qui persistent, ceux qui savent que la crise va passer, ceux qui travaillent pour relever la tête, ceux qui proposent de nouvelles pistes de travail, ceux qui osent faire bouger les lignes, ceux qui savent, quoiqu'on en dise, que le PS est toujours la force de gauche la plus importante de ce pays ?
Nous avons beaucoup à faire, beaucoup à construire, et il n'est pas admissible que ceux-là, soi-disant attachés aux valeurs et à la survie de la gauche, par pur calcul narcissique, avec pour unique dessein de régler des comptes personnels, accablent les socialistes et en profitent pour dérouler des tapis de velours sous les semelles de la droite.
Ceux-là, tous ceux-là, à mon sens, ne méritent aucune indulgence, car ne nous y trompons pas, ne nous perdons pas dans d'inutiles tergiversations sur les causes, les raisons, les ceci ou cela, ces personnalités ont suffisamment d'expérience pour savoir que toutes leurs manoeuvres n'auront pas d'autre effet que d'affaiblir plus encore qu'il ne l'est le PS. Chacun d'eux, à son niveau, en tirera un bénéfice qui ne les grandira que dans leurs fantasmes.