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LA VOIE "ROYAL"
1 juin 2006

Sécurité: Royal brocarde la "faillite absolue" de Sarkozy

sarkosego1

mercredi 31 mai 2006, 21h09

BONDY (AP) - Dénonçant la "faillite absolue" de la politique de sécurité menée par Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal s'est engagée mercredi à mener "une politique beaucoup plus ferme" avec des "solutions massives" pour "rétablir un ordre juste". Parmi ses pistes, un "placement d'office dans un service à encadrement militaire" pour les jeunes ou des "stages" pour parents défaillants.

En visite à Bondy en Seine-Saint Denis, département où des incidents ont éclaté lundi et mardi soirs à Montfermeil et Clichy-sous-Bois, elle a dressé un réquisitoire implacable de l'action de Nicolas Sarkozy. "L'échec de la politique de sécurité est flagrant", "c'est une faillite absolue" a-t-elle lancé, accusant son rival putatif pour 2007 d'être un "facteur de troubles", "de désordre" et "d'inefficacité politique". "On est dans un système de production massive de délinquance", "il faut une reprise en main lourde!"

Lisant posément ses notes, Mme Royal a préconisé "une autre politique beaucoup plus ferme". "C'est possible de vivre dans un pays où les gens cessent d'avoir peur les uns des autres", "il est temps de mettre en place une politique de sécurité efficace pour rétablir un ordre juste et une sécurité durable si chacun est à son poste et remplit sa fonction, de la famille en passant par l'école jusqu'aux services publics et jusqu'au rôle de la police".

La présidentiable socialiste a donc préconisé des "solutions massives adaptées à chaque âge" et une "approche globale" d'une grande fermeté basée sur la tolérance zéro. Un discours très éloigné de l'angélisme dont le PS a longtemps été accusé dans le domaine de la sécurité. "Longtemps la gauche l'a minimisé", a-t-elle reconnu.

Prenant le problème à la racine, elle a proposé que dès l'école primaire les parents soient contraints à des "stages" dans des "écoles de parents" dès le "premier acte d'incivilité" de leur enfant. Quant aux "perturbateurs qui pourrissent la vie" d'un collège, ils seront placés "d'office dans des internats-relais". Ils sont "en échec, mais il n'y a pas de place pour la commisération".

De plus, "il faut créer le métier de 'tuteur de collège' pour faire faire du sport" à ces "perturbateurs". Quant à la présence de policiers au collège, "ce n'est pas leur place", a-t-elle jugé. Les collèges seraient en outre limités à 400 ou 500 élèves maximum.

Pour les jeunes de plus de 16 ans, elle a proposé qu'au "premier acte de délinquance" ils soient placés "d'office dans un service à encadrement militaire à vocation humanitaire ou pour apprendre un métier". Cela leur fera "connaître le vaste monde et la chance qu'ils ont de vivre en France", a-t-elle souligné, jugeant que "la suppression du service militaire a été une erreur".

"C'est une approche globale", a-t-elle insisté. "Tout se tient si chacun est à sa place, dans son rôle, avec ses responsabilités éducatives, avec des métiers qui correspondent aux besoins des jeunes. A ce moment-là, la police pourra se concentrer sur la lutte contre la grande délinquance", a affirmé la candidate anti-Sarkozy.

Ségolène Royal était entourée des maires socialistes de Bondy Gilbert Roger et de Clichy-sous-Bois Claude Dilain. Ce dernier a mis en doute l'efficacité des mesures prises par M. Sarkozy suite aux incidents survenus dans sa ville. "On ne va pas mettre plusieurs centaines de CRS tous les soirs", "ça ne me paraît pas d'une grande efficacité" et la population "vit ça comme une provocation", a-t-il estimé, demandant à être reçu par le ministre de l'Intérieur.

Ce déplacement aura été l'occasion pour "Ségolène" de recevoir les compliments appuyés de la députée PS de Seine-Saint-Denis Elisabeth Guigou. "Tu es aujourd'hui la plus populaire des socialistes et même la plus populaire des personnalités politiques françaises et je dis que c'est une chance pour le PS et une très bonne chose pour toutes les femmes", a-t-elle salué. Jusqu'à Roland Dumas, un des gardiens du temple mitterrandien, qui s'est discrètement invité au discours de l'apprentie-candidate... AP

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