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LA VOIE "ROYAL"
12 octobre 2006

Le débat participatif dans le 06

desirsdavenir

Mardi soir, le Comité Désirs d'avenir 06 organisait sa réunion dans le cadre de la démarche de démocratie participative sur le thème : Comment donner envie à tous les salariés d'adhérer à un syndicat ?

Décidemment les locaux de la "Fédé" sont devenus trop étroits...! Nous étions plus de 100 ! Une fois de plus toutes les personnes présentes n'ont pas pu entrer dans la salle pour participer aux débats et nous en sommes vraiment désolés. D'autant que les débats ont été particulièrement riches et de grande qualité.

Désirs d'Avenir 06 remercie toutes les personnes qui sont venues débattre et plus particulièrement Rémy Lebas de Lacour, Responsable départemental de la CFDT, qui avait accepté notre invitation.

Marc ORSATTI, chargé de l'animation de ce débat, nous communiquera une synthèse dans les prochains jours. Nous la publierons sur le blog et la communiquerons à Désirs d'Avenir au titre de la contribution des Alpes-Maritimes à ce débat.

Nous avons eu la preuve, s'il en était encore besoin, que la démocratie participative initiée par Ségolène Royal, tant sur la forme que sur le fond, est incontestablement de gauche !

Chaise

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Commentaires
N
Désolée Evelyne, çà faisait longtemps mais le sujet m'intéresse particulièrement....et je trouve votre initiative intéressante (si elle est ensuite suivie de choses concrètes...et cela sans aucune ironie)<br /> J'espère qu'après votre réunion 90% des personnes présentes se sont syndiquées et vont militer....Si Ségolène ROYAL réussit cela dans chaque département alors que nous autres, militants syndicaux, avons échoué....merci à elle au moins pour cela...Si vous avez trouvé le truc pour que, par exemple, les salariés des entreprises de moins de 20 salariés (96% des entreprises françaises, 45% des salariés....!!!)décident de se syndiquer ...merci merci merci.... parce que c'est là que les abus sont les plus flagrants....CNE, heures sup non payées, sécurité sur les lieux de travail non assurée, temps partiels, emplois aidés....etc etc etc.....Attention, je ne dis pas que tous les employeurs de moins de 20 salariés sont des exploiteurs...
J
Merci effectivement à tous les participants pour un débat très enrichissant sur un sujet complexe et dont les enjeux sont importants. Débat tellement riche d'ailleurs qu'il m'a fallu quelques jours pour le digérer ; voici quelques remarques.<br /> D'abord, il se dégage des échanges que donner envie aux salariés, particulièrement ceux du privé et des PME PMI, d'adhérer à un syndicat passe par un renforcement du rôle des syndicats. Les salariés adhéreront s'ils sentent que leur syndicat est capable de porter leurs aspirations et de les défendre. Cela soulève trois problèmes : celui de la responsabilité des syndicats, plusieurs fois abordé au cours du débat ; celui de la position du patronat ; celui, qui intéresse un candidat à la présidentielle, de la manière d'organiser et de changer, par la loi, le rapport de force et la nature du dialogue social.<br /> Sur la responsabilité des syndicats, il est de tradition d'admettre que le syndicalisme français n'est pas celui dont le comportement traduit une grande maturité. Entre l'attitude purement revendicative et parfois outrancière qui a pu être celle de la CGT et qui est plutôt aujourd'hui celle de FO et des signatures d'accords de complaisance, position qui était celle de FO par le passé et qui est parfois aujourd'hui celle de la CFDT, peine à se dessiner en France un syndicalisme de proposition, responsable mais offensif. C'est un obstacle à un dialogue social plus riche, et à un rôle accru des syndicats, mais cela ne se décrète pas. Là dessus les choses évoluent peut-être depuis quelques années, et le jeu de chaises musicales décrit plus haut est sans doute caricatural, c'est aussi aux salariés à prendre les choses en mains pour faire évoluer les centrales, un peu comme cela peut se faire dans un parti politique...<br /> Sur le patronat. Là aussi, les prises de positions ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux et l'existence d'un seul syndicat ne favorise pas la qualité des réponses et des propositions, certains orateurs l’on souligné. La menace de la délocalisation, le souhait de flexibilité, l'argument de la difficulté économique pèsent sur le débat et sont souvent brandis comme des menaces ou des exigences qui coupent court à tout dialogue ave l’ultime recours du chantage à l’emploi. Là encore, c'est d’abord aux patrons responsables, ouverts de faire valoir dans leur organisation une autre vision de l'entreprise, plus participative, plus ouverte, responsable et citoyenne. Mais c'est aussi aux politiques à refuser que cette seule vision de l'entreprise domine. Il faudrait que, pour un patron, être responsable d'une entreprise française veuille dire quelque chose, sur le plan de la culture de l'entreprise, sur la valeur ajoutée que peut représenter cette origine, soit sur le marché interne, soit sur le marché mondial. En d’autres termes, que le label made in France ne soit pas que le reflet d'une qualité de produit mais aussi d'une certaine vision de l'entreprise et des rapports en son sein. Cela, c'est la constitution et le droit du travail qui peuvent le fixer.<br /> C'est ici qu'intervient l'organisation d'un dialogue social par un cadre législatif et constitutionnel. L'idée à mon sens la plus intéressante qui a été avancée au cours du débat de mardi concerne la place des syndicats dans le dialogue social, avec l'édifiant exemple néerlandais. Chirac, le jour même avait annoncé sa réforme constitutionnelle obligeant au dialogue social, il faut aller plus loin et imposer non une consultation mais une négociation en amont, avec un poids important accordé aux syndicats pour la réforme du droit du travail, mais aussi pour toute décision d'importance dans les entreprises que les CE et autre comités d'hygiène ne soient plus des "machins" mais de vrais organes participatifs. <br /> Concrètement il faut donner aux syndicats un droit de s’opposer à des décisions, sans doute en graduant leur possibilité de bloquer le processus en fonction de l’importance des décisions, et en allant jusqu’au droit de veto, avec consultation directe des salariés au niveau où portera la décision (de l’entreprise au niveau du code du travail en passant par tous les niveaux intermédiaires). C'est une réelle révolution et une position incontestablement de gauche. Elle peut s'accompagner de contreparties pour les employeurs pour desserrer la pression qui les accable aussi dans certains domaines, elle doit en un mot être le fruit d'une négociation qu'une victoire d'un candidat de gauche à la présidentielle et l’arrivée d'une majorité de gauche peut faire passer dans notre pays (un intervenant a rappelé 36 et ce mouvement qui a porté de grandes avancées sociales). <br /> En un mot, pour donner aux salariés envie d'adhérer à un syndicat il faut changer notre culture sociale et pour cela donner plus de poids aux syndicats, passer de la consultation à la négociation en amont (processus dont plusieurs ont souligné l(intérêt), faire des salariés, par leurs représentants des partenaires de l'employeur. C'est reprendre à la droite un thème qu'elle utilise jusqu'à l'écoeurement depuis des années, celui de la valeur du travail. Reconnaître la valeur du travail ce n'est pas casser les avancées sociales, c'est donner à ceux qui travaillent un statut comparable à ceux qui entreprennent et investissent.
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